Skip to main content

Comment choisir son mode d’édition ?

Écrit par 16 juillet 2025Édition
Commet choisir le bon mode d'édition ?

Voilà une question incontournable lorsque l’on se lance dans un projet d’écriture au long cours : comment choisir le mode d’édition le plus approprié ? Les auteurs de best-sellers peuvent y répondre rapidement : ils ont déjà leur éditeur et probablement un contrat pour les trois prochains livres. Mais le problème est plus complexe pour les débutants et écrivains moins célèbres : doivent-ils rechercher une maison d’édition ou s’engager dans l’autoédition ? Les avis sont contrastés : chaque option présente de sérieux avantages et quelques inconvénients. Retrouvez, dans cet article, les éléments rassemblés au fil de mes rencontres dans le monde du livre.

Les différents modes d’édition

Avant de choisir, encore faut-il connaître les possibilités offertes aux auteurs.

L’édition à compte d’éditeur

C’est la formule classique.

L’auteur envoie son manuscrit à différentes maisons d’édition.
L’une d’elle le rappelle, un contrat est signé et le tour est joué ! Dès lors, l’éditeur s’occupe de tout (en théorie) et à ses frais : correction, mise en page, conception de la couverture, impression, distribution, etc. Il prend le risque financier et lorsque les ventes décollent (dans le meilleur des cas), verse des droits d’auteur à l’écrivain.

L’autoédition

C’est la formule moderne, apparue conjointement à l’impression numérique.
Il est aujourd’hui possible de n’imprimer que quelques exemplaires d’un ouvrage, et ce, à moindre coût. En théorie toujours, il suffit donc d’être doué en informatique, d’avoir quelques compétences en graphisme et de connaître les règles de mise en page. Puis de charger son fichier sur une plateforme d’autoédition ou de dénicher un imprimeur volontaire (autopublication) pour obtenir un livre papier. Il est également possible de produire des ebooks très facilement sur ces plateformes (Amazon, BOD, Librinova, etc.).

Cette fois, c’est l’auteur qui paie les prestataires et récolte directement le fruit de ses ventes.

L’édition à compte d’auteur

C’est la formule « attrape-nigaud ». Pardon à quiconque est impliqué dans ce système de manière sincère et professionnelle, mais je n’ai eu, à son propos, que des retours très négatifs. Ici la maison d’édition est responsable de la partie technique, mais elle s’en charge aux frais de l’auteur (parfois plusieurs milliers d’euros). Ce dernier n’a que peu de chance de revoir son argent puisqu’il n’est remboursé qu’en droits d’auteur, qui, eux-mêmes, dépendent du volume des ventes.

Je me garderai bien de conseiller cette option et ne l’évoquerai donc plus dans ce qui suit.

Doit-on écrire auto-édition ou autoédition ?

La règle veut que le préfixe « auto », signifiant « soi-même », ne demande pas de trait d’union. À l’exception des cas où la prononciation est ambiguë : lorsqu’il est suivi d’un « i » ou d’un « u » (on pourrait alors être tenté de prononcer « wa » et « ou »). Le champion d’orthographe Guillaume Terrien vous l’explique très clairement sur son site, Orthodidacte

Bien que le mot soit très souvent écrit « auto-édition », je me passe donc de trait d’union !

Fabrication d'un livre

Comparaison des grands modes d’édition

Pour vous aider à choisir, voyons plus en détail les avantages et inconvénients des deux grands modes d’édition.

L’édition traditionnelle

Les plus :

  • Cela flatte votre ego : vous avez un éditeur !
  • Vous êtes entouré par des pros, qui connaissent le marché et peuvent vous donner de bons conseils d’écriture ;
  • Vous n’avez pas à vous soucier de l’aspect technique, l’éditeur se charge de transformer votre manuscrit en un vrai livre ;
  • Vous bénéficiez d’un bon service de distribution et figurez dans le catalogue des libraires.

Les moins :

  • Il n’est pas si simple de trouver un éditeur : des milliers de candidats et très, très peu d’élus !
  • Lorsque vous l’avez trouvé, votre nouveau partenaire insère votre livre dans son planning d’édition. Entre ses autres projets et la phase de correction, vous pouvez attendre des mois avant d’être véritablement publié ;
  • Vous cédez à l’éditeur vos droits d’exploitation ;
  • L’éditeur exige un certain nombre de retouches, avec lesquelles vous êtes plus ou moins d’accord ;
  • À moins de connaître un succès phénoménal, votre gain reste très faible (en général 8% du prix du livre) ;
  • Vous avez peu de visibilité sur le volume de ventes. Et même si les éditeurs sérieux peuvent verser un à-valoir sur les droits d’auteur, vos gains réels ne sont pas immédiats.

L’autoédition

Les plus :

  • Vous avez l’assurance d’être publié !
  • Vous êtes seul détenteur de vos droits d’exploitation (attention, les plateformes d’autoédition proposent parfois des contrats dans lesquels vous cédez ces droits pour une certaine durée) ;
  • Vous avez toute liberté sur votre œuvre. Personne ne peut vous imposer la moindre retouche (les contenus à caractère haineux ou illégal sont cependant refusés par les plateformes) ;
  • Le processus est beaucoup plus rapide : le délai de publication ne dépend que de vous, du temps d’impression et de livraison des exemplaires commandés ;
  • Vos marges sont plus élevées : vous fixez vous-même le prix de votre livre, payez les exemplaires au prix d’impression et les frais liés à la plateforme (quasi inexistants pour certaines).

Les moins :

  • L’autoédition demande beaucoup de travail ! Vous devez porter différentes casquettes, auteur, relecteur, correcteur, maquettiste, graphiste, etc.
  • Si vous décidez de déléguer certaines étapes, les frais s’accumulent et le montant final peut s’avérer très élevé. Mais au moins en connaissez-vous le détail exact ;
  • Vous n’avez aucun garde-fou, personne ne vous empêchera de publier un livre truffé de fautes d’orthographe. Ce qui, à terme, risque de vous être préjudiciable ;
  • L’autoédition a encore mauvaise presse, précisément en raison des livres de mauvaise qualité (sur la forme ou/et sur le fond) publiés chaque année. Vous aurez notamment fort à faire pour convaincre les libraires. Heureusement les choses changent peu à peu ;
  • Votre réseau de distribution est limité à celui que propose (parfois) la plateforme ;
  • Vous êtes entièrement seul pour organiser la promotion de votre livre. Vous ne pouvez compter que sur votre image et votre propre réseau.

Remarque : si vous décidez de faire appel à des tiers pour la relecture/correction ou la partie technique, évitez de vous précipiter. Demandez quelques devis et l’avis d’autres auteurs. Définissez votre besoin, comparez les prestations et leur rapport qualité-prix.

Travailler avec un éditeur

Les points communs

Ces modes d’édition semblent bien différents. Ils ont pourtant quelques similitudes qu’il est important de garder à l’esprit :

  • Vous devez produire un manuscrit de très grande qualité. Les fautes de français, les contenus soporifiques, les structures incompréhensibles sont rédhibitoires. Dans un cas vous ne trouverez pas d’éditeur, dans l’autre vous ne vendrez pas votre livre (et récolterez quelques sourires gênés) ;
  • Écrire un livre est un projet qui demande du temps et de l’énergie. Du jus de cerveau (oui, même avec l’IA). Si vous pensez devenir auteur en un claquement de doigt, vous risquez d’être déçu ;
  • Il faudra tôt ou tard vous changer en commercial. Les maisons d’édition n’ont que peu de ressources pour faire la promotion de votre livre. Vous devrez courir les salons, parler aux libraires, vous faire connaître par vos propres moyens. Si vous avez un éditeur et de la chance, certaines portes s’entrouvriront plus facilement.

Parlons des bons côtés, je n’aimerais pas vous décourager.

  • Dans les deux cas, écrire et publier un livre est une aventure passionnante, enrichissante et gratifiante ;
  • Quand vous en recevez le premier exemplaire, vous éprouvez un plaisir immense et n’avez qu’une envie : recommencer ;
  • Votre livre vous offrira mille opportunités personnelles et professionnelles. Mais ceci est une autre histoire.

Choisir son mode d’édition selon son profil

À la lumière de ce qui précède, vous pouvez maintenant vous décider plus facilement.

L’édition traditionnelle est pour vous si :

  • Vous voulez vous concentrer sur votre sujet, sur le processus d’écriture, et rien d’autre ;
  • Votre objectif premier est de devenir auteur plus que de développer votre business ;
  • Vous n’avez ni budget ni connaissance informatique ;
  • Vous n’êtes pas pressé.

L’autoédition vous concerne si :

  • Vous avez besoin de votre livre rapidement ;
  • Vous n’avez pas l’intention de faire la moindre concession sur le contenu ou la forme de votre livre ;
  • La technique ne vous fait pas peur ;
  • Vous disposez d’un réseau conséquent (site Internet, communauté sur les réseaux sociaux, etc.) ;
  • Vous en savez un minimum sur le monde du livre ou êtes prêt à apprendre vite.

Édition vs autoédition : des frontières poreuses

Il me reste à nuancer ce qui précède. Il arrive en effet que les auteurs changent d’avis, parce qu’ils sont déçus, curieux, ou que leur situation a évolué.

Certains écrivains ont par exemple débuté en autoédition avant d’être repérés et séduits par un éditeur classique. À l’inverse, d’autres ont fini par tourner le dos à leur partenaire pour retrouver leur liberté de création. D’autres encore alternent selon les projets !

Par ailleurs, il faut bien admettre qu’il existe tous les types d’éditeurs :

  • les incompétents (les couvertures qu’ils proposent semblent dater du siècle dernier) ;
  • les inexistants (vous soutenir lors d’un salon ? Pas question !) ;
  • les sérieux (tout est clair et leurs conseils vous font grandir) ;
  • les exaltés (ils parlent de votre livre mieux que vous ne le feriez vous-même), etc.

Si vous choisissez l’option traditionnelle, ne négligez pas les petites maisons d’édition. Vous pourriez bien y rencontrer quelques professionnels passionnés.

À noter également : il semble bien difficile de s’autoéditer. Cette pratique est pourtant devenue monnaie courante. Vous trouverez donc une myriade d’informations sur le web ainsi que quelques réseaux d’entraide très actifs. De quoi vous faciliter la tâche et faire grossir votre carnet d’adresses.

Vous êtes auteur en devenir et hésitez encore ? Vous ne savez pas comment chercher un éditeur ou trouver une plateforme d’autoédition ? Discutons-en !

Vous êtes un écrivain expérimenté ? Partagez votre expérience et votre point de vue dans les commentaires, ils sont faits pour ça.

Laisser un commentaire